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respirent l’atmosphère d’une France guerrière et spiritualisée. Un enfant veut être digne de sa famille, de sa jeune dignité de chef, de son drapeau ; l’idée de l’honneur est la pensée maîtresse de son être ; c’est autour d’elle que tous ses sentiments s’engrènent et s’unifient, et il entrevoit obscurément de perfectionner encore cette unité, s’il faut qu’il se couche au milieu de ces grands horizons et qu’il se confonde dans cette terre sacrée dont il est le petit soldat. Il souffre. N’importe ! Sa joie intérieure est si forte qu’elle tient en échec les plus violentes misères du dehors.

Le 1er août 1914, Jacques de Laumont écrit à sa mère : « Je me battrai de tout cœur pour la France et pour vous. Je serai très brave, vous verrez. »

Après avoir reçu le baptême du feu, le 25 août, à Champenoux, et s’être battu durant toute la bataille de la Marne, il est évacué à Pamiers ; on songe à l’amputer