Page:Barrès - Les Diverses Familles spirituelles de la France, 1917.djvu/189

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

gent Léon Guillot a voulu que les siens missent dans son billet de faire part :

Le docteur Achille Guillot…, des chasseurs alpins ; M. Paul Guillot, soldat, etc., etc., ont l’honneur de vous faire part de la perte cruelle qu’ils viennent d’éprouver en la personne de Marie-Léon Guillot, homme de lettres, sergent au 171e d’infanterie, tombé au champ d’honneur et mort joyeusement pour son pays… (Pièce communiquée.)

Quelle formule ! Je me suis informé. Léon Guillot était un bourgeois campagnard exerçant des fonctions municipales dans son petit village du Jura, qu’il quittait rarement. C’était aussi un poète Moréas avait lu ses vers et les aimait. En novembre 1914, dans la forêt d’Apremont, il composait son dernier sonnet à la gloire de Déroulède et le dédiait à Marcel Habert, qui combattait à côté de lui.

Joyeusement, c’est encore la pensée d’un petit aspirant de vingt ans, Jean Reverdot, du 39e d’infanterie, qui, peu avant sa mort héroïque, écrit à sa mère :