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générations succombe pour racheter les fautes de ses aînés que son adolescence a perçues, dénoncées, combattues. Elle était marquée du destin. Il est beau que des morts de vingt ans n’aient eu le temps que de songer à la patrie !… » Et ailleurs encore ce cri : « Malheureuse génération qui ne trouve la gloire qu’en perdant la vie ! »

Pourtant il ne meurt pas avant d’avoir pu détendre la corde de l’arc. Je trouve dans ses lettres plusieurs notes qui montrent soit les progrès naturels de son âme sous l’impulsion des événements, soit sa nature généreuse d’adolescent. Parfois il revenait sur ses luttes épiques d’avant guerre et, si jeune, il revisait ses actes et ses pensées. En apprenant la mort de Guy de Cassagnac, il écrit : « Guy et Paul de Cassagnac ont montré qu’ils étaient de bon sang français et on ne peut que déplorer à leur égard comme à mille autres la folie diviseuse qui anima tous les Français depuis