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pertes déjà si nombreuses que nous comptons parmi nos amis, André d’Harmenon et le pauvre petit Fernand, et celle, alors la plus récente et à jamais une des plus graves, d’Octave de Barral. Il ne parlait que de beauté et d’héroïsme, avec une admiration qui avait le frémissement de la plus noble envie. Et pourtant qu’avait-il à leur envier en valeur, à ces amis ? Peut-être la palme sur la tombe. Il a fallu que ce désir sublime fût exaucé…

» Lagrange était extraordinaire à la fois de confiance et d’esprit de sacrifice. Il y avait en lui la paix surhumaine de s’être consacré exclusivement au Devoir tracé pour toute la vie, soit qu’elle fût remplie durant de longues années par le vaste labeur de la renaissance nationale et de la reconstruction de l’ordre français, soit qu’il dût tomber bientôt pour cette victoire qui était la condition nécessaire de nos espérances et, actuellement, la seule tâche qui importât. Aussi voulait-il s’y jeter sans réserve (je le sen-