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queurs de la Marne avaient premièrement, au fond de leur conscience, vaincu la Germanie, dégagé les vertus et les vérités de chez nous, bref assuré en eux le triomphe de la France. Pour ces petits soldats, le drame temporel de 1914 continua et renouvela le drame spirituel de la veille. L’énergie de leur volonté avait devancé leur ardeur guerrière.

Ainsi désireux de recréer la fraternité française et de se relier étroitement aux générations du passé et de l’avenir, ces jeunes patriotes devaient tout naturellement nouer des amitiés étroites entre eux et avec les aînés dont ils aimaient la pensée. Ils se rassemblaient dans des ligues, des cénacles, des revues où leurs idées s’entraidaient et s’entraînaient.

Groupements variés, parfois opposés. Pour donner une vue sur ces « laboratoires », je pourrais décrire le puissant foyer dont Paul Déroulède était toute la flamme et vous introduire dans la Ligue