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comment pourrions-nous mieux vivre que dans un accord étroit avec ceux dont nous sommes le prolongement ? Ces jeunes gens dépériraient au milieu d’un chaos d’idées improvisées ou bien étrangères, également injustifiées. Nous voulons des réalités, dit Baudry, c’est-à-dire des institutions et des mœurs qui correspondent à nos plus profondes pensées et réalisent ce que nous portons dans nos cœurs. Ils savent qu’ils trouveront leur force et leur fécondité spirituelle dans des types de vie éprouvés par une suite de gens de leur sang, et ils ont besoin, fût-ce dans leurs audaces et nouveautés, de s’appuyer sur ce qui est d’antique expérience. Pour eux, aucune liberté, je veux dire aucune libre respiration, si rien d’allemand pèse sur le territoire et le génie de la France.

C’est aujourd’hui la guerre de la délivrance. Cette délivrance, ils l’ont poursuivie en deux temps. Avant de libérer la patrie, ils eurent à se libérer eux-mêmes. Ces vain-