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À la mort des saints, il convient de chanter le Magnificat. Et ceux-là seuls qui savent en trouver les versets triomphals devant un tombeau cher sont dignes du disparu…

Obéissons… et refusant de voir la perte que subit la Lorraine et qu’on mesurera quand nous aurons publié l’œuvre interrompue de Pierre de Rozières, recueillons, comme deux exhortations morales dédiées à la jeunesse, deux lettres intimes où, dans l’année qui précéda la guerre, le jeune homme, chassant les inquiétudes de son âge, trouvait et définissait sa voie.

C’est d’abord une première lettre où il expose la haute idée qu’il se fait de sa vocation d’écrivain :

La seule pensée qui m’encourage dans mon labeur solitaire et souvent découragé, c’est l’espérance de servir. À quelle noble cause ? À quel objet défini et positif ? Dieu ne manquera pas de me l’indiquer à son heure ; ma responsabilité sera d’y être alors préparé le mieux possible. Pour l’instant, tout à ce travail de préparation, tout au scrupule d’une formation littéraire sérieuse, tout à la recherche du beau, et par la forme pure qui plaît, et par l’idée de vérité