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Je m’arrête, je ne puis, pour ma part, rien supposer qui aille plus haut. Combien de siècles de civilisation courtoise et religieuse il a fallu pour mûrir un si noble enfant. Mais voici que sa fin approche…

Quelque chose m’inquiète, tandis que je transcris ces fragments d’une correspondance intime. En produisant devant le public une voix qui s’adressait avec une parfaite confiance au cercle étroit de la famille, je risque de défigurer le caractère vrai de Pierre de Rozières, et de laisser croire à quelque infatuation chez un jeune héros qui aimait la gloire, pour ce qu’elle a de magnifique dans l’âme, mais qui dédaignait et fuyait tout l’extérieur du succès. De cette retenue, je rencontre une preuve éclatante en continuant à feuilleter cette correspondance. En effet, voici que j’y trouve un billet très bref, et pour moi quelle lumière !

Ex-casino boche d’Ablain-Saint-Nazaire.

Reçu aujourd’hui, 26 juin, la visite de Barré. J’étais en train de diriger un concert ; il y a un