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de sa vertu. Mais ce sont des traits plus proprement nationalistes que je veux signaler et ils apparaissent avec une certaine roideur d’adolescent et de Lorrain, durant le temps qu’il passa dans un hôpital du Midi. Il s’irritait du farniente qui l’entourait ; il croyait se trouver très loin de la guerre et voyait au loin « sa Lorraine fumer et crier ».

À chaque fois qu’il le rencontre, le nom de sa chère patrie, c’est le même frémissement :

Je vous remercie, ma chère maman, de toutes vos lettres qui me rattachent à notre Lorraine et à ses angoisses… Vraiment la Lorraine a une effroyable destinée. Si les paroles de la troisième Béatitude s’appliquent aux nations comme aux individus, elle mérite d’avoir un bel avenir.

Enfin, au 17 avril 1915, il peut regagner le front. « Quelle différence avec le dépôt, et que je suis heureux ! Un état d’esprit si sain et une si complète camaraderie, sans jalousie et si loyale… »