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fera la grâce de me reprendre à l’instant même où j’accomplirai un devoir utile… Pourquoi m’inquiéter ? Évidemment il y aura beaucoup de souffrances à endurer pour les meilleurs des Français ; n’étant pas des meilleurs, ce n’est pas moi sans doute qui souffrirai le plus… (Et gentiment il ajoute) : C’est une consolation, vous le voyez, qui n’en est pas une.

Toute sa pensée se résume dans cette double formule : « La guerre est une terrible chose, mais c’est une grande grâce pour ceux qui l’endurent, individus ou nations. La France et moi avions besoin de ces coups de marteau. Pour ma part ceux que je recevrai encore seront les bienvenus. » Et puis : « Que de jeunes gens sauvés par cette mort qui semble les anéantir !… Toutes ces belles morts que vous m’annoncez forment la réserve du bon Dieu, et c’est celle-là qui nous donnera la victoire. »

Je note cet état d’esprit profondément religieux pour donner toute sa vérité à cette jeune figure et montrer les sources