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batte dans le socialisme. Ami, laisse ta logique, tes systèmes naïfs et bornés ; à ce degré, c’est un chant qui seul te traduirait. Il le sentait. Peu avant sa mort, relisant son ouvrage la Paix intérieure, il écrit en marge : « Ô alouettes de ces matins, chères alouettes françaises, inspirez-moi mieux. » À ce cri, je le comprends : il s’arrache aux partis, ce plébéien que la campagne vivifie, ce fils d’une race de paysans et de soldats, cet ouvrier qui s’acharne sur ses carnets pour faire du bel ouvrage, pour créer, pour saisir une vérité. Je le vois désormais au milieu des plus nobles, à la table des dieux qui diffèrent tous et sont tous des égaux et qui jugent le monde avec magnanimité.

Et, plus loin encore, ce redoublement de chaleur : « Que je suis content d’écrire cet Essai au chant de l’alouette et au grondement du canon ». Et enfin, de ces mouvements extraordinaires de son âme, s’élance la plus belle flamme : « Les obus tombent pas loin. Je serais content (si je dois mourir