Page:Barrès - Les Diverses Familles spirituelles de la France, 1917.djvu/140

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ser, de savoir ce que nous voulons dire quand nous parlons de notre justice… » Et de cet éclair de novembre, son livre sort tout entier. Son livre, qu’il songeait à nommer « la Volonté de justice », comme un bouclier, une épée à opposer à « la Volonté de puissance » de ce Nietzsche qu’il comprenait maintenant.

Les ouvriers (pauvres ou plus exactement prolétaires), renonçant à réclamer pour eux seuls le bon nom de producteurs, voudraient que la force travail individuelle, leur unique propriété, contribue également à l’exploitation collective. À la prospérité française.

Patrons et ouvriers, avant de se réconcilier, réprouvent donc les uns et les autres leur ancien individualisme, cause si agissante de leurs maux.

Les Français de l’an XIV et de l’an XV, catholiques, protestants ou juifs, ont tous décidé qu’ils combattaient pour la Justice : pour une ancienne Justice méconnue, pour une nouvelle Justice inconnue à fonder : pour les Droits de l’Homme et les Droits des Peuples.

Le Français digne de ce nom, fier de son histoire, fier de sa pensée ou de sa foi, le Français veut être juste ou ne pas être.