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décident unanimement de servir la France au nom de la République sociale.

Plus une parole de mépris, de méfiance ! Chacun dénombre avec une ardente sympathie les ressources de son adversaire de la veille. Que l’abbé Sertillanges et le pasteur Wagner préparent leurs discours ; que le père Vaillant rallume sa vieille flamme blanquiste ; qu’Albert de Mun nous donne jusqu’au bout son cœur : nous sommes en péril de mort. Tous les prophètes qui voudront durant la bataille élever leurs mains vers le ciel, nous sommes prêts à soutenir leurs bras.

Heures saintes de la Marne ! Nul ne voyait de salut que de tous ensemble. On s’aimait. Mais cette première union n’eut été qu’une surprise du cœur, impuissante à durer, si l’esprit de l’armée n’était venu continuellement déferler sur l’arrière, et guider, assainir, unir l’esprit des non-combattants.

Après la Marne, commence une guerre