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et de l’oratoire religieux, et pour sauver la civilisation complète nous défendons à la fois le Collège de France et les petites églises de village. Mais c’est vrai que le travail et le labeur normal font les mœurs et les courages, sans lesquels rien n’est possible et d’où naissent les supériorités, et je reconnais, je salue tout ce qu’il y a de réel et de bienfaisant dans cet orgueil de classe, dans cette piété du travail manuel qui rattachent l’enfant à la stabilité et l’empêchent de se jeter aux courants rapides. Les espérances et les volontés de l’instituteur Albert Thierry sont admirables.

Admirables, avec des taches, bien sûr ! Allez donc, à vingt ans, avoir du feu et nul excès ! Les excès de Thierry, il faut les connaître. On n’apprécie exactement une force que si l’on connaît, en même temps que son poids, sa direction et ses déplacements successifs. En 1903, à vingt ans, Thierry, s’était déjà voué à l’établissement de la paix par un code, ou mieux une religion du tra-