Page:Barrès - Les Diverses Familles spirituelles de la France, 1917.djvu/125

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

C’est là le point le plus important, et je n’ai plus de tête à y mettre ; choisis tes meilleurs camarades, ceux que tu voudras, et vas-y ; d’heure en heure, tu m’enverras un des tiens pour me rendre compte, et tu tiendras. Je ne puis compter que sur toi, parce que tu es le plus malin. »

M. Gauthiot disait encore : « Pour le socialiste à l’armée, la confiance ne vient pas des galons. Il attend ses supérieurs à l’épreuve. »

En conformité de ces vues, j’ai entendu un prêtre sous-officier raconter que dans certaines compagnies les hommes se fient de préférence à certains d’entre eux, parfois de simples soldats, qui ont montré l’art de se débrouiller. Alors les officiers s’adressent à ceux-ci : « Que penses-tu ? Si tu penses cela comme moi, va donc le dire à tes camarades. »

Ici, nous touchons sans doute au fond de notre race, plus guerrière que militaire. Cet amour du beau travail, ce besoin d’une