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Bataille syndicaliste et l’École émancipée. Le 13 novembre 1914, il écrivait à un de ses écoliers :

Nous travaillons, nous, pour que cette guerre soit la dernière et que les écoliers d’aujourd’hui n’aient pas plus tard à passer des mauvais jours comme nous à la pluie, au froid et sous les balles. Nous travaillons pour que plus tard il n’y ait plus nulle part de ces empereurs ou de ces rois qui font tuer le monde pour leur plaisir. Les petits garçons de l’Allemagne le comprendront aussi, quand ils verront le mal que leur empereur fait à son peuple…

Et, le 14 décembre 1914, une semaine avant qu’une balle lui brisât le front, il déclarait à ses amis de la Bataille Syndicaliste :

J’ai reçu l’article du Vieux de la Vieille sur la Banqueroute frauduleuse de la Sozialdemokratie. Souvent, depuis quatre mois m’était revenue à l’esprit la discussion qu’avait provoquée le « cas » d’Andler. Quelle confirmation sa thèse a reçue ces temps derniers ! Et combien aussi les faits viennent justifier les critiques que les anciens de l’Internationale formulaient contre le Socialisme allemand ! Nous sommes à une période où l’on peut s’instruire.