Un socialiste soigné pour blessure de guerre dans un hôpital de l’Ouest, écrit :
Pendant trois mois, il m’a fallu tuer… On se dit pour se donner de l’ardeur, que l’œuvre que l’on accomplit est une œuvre libératrice ; qu’elle a pour but d’abattre un impérialisme odieux ; que, cela fait, le champ sera libre pour nous, pour l’accomplissement de nos projets de rénovation sociale ; que, sur les charniers où nous nous sommes roulés, pourra fleurir enfin l’égalité. Nous nous répétons cela, nous socialistes soldats, car nous avons besoin d’y croire. Oui, il faut que cette guerre marque l’affranchissement définitif de l’humanité… (L’Humanité du 19 novembre 1914.)
La figure et les paroles d’Alfred Salabelle sont particulièrement caractéristiques. Il avait vingt-sept ans, était instituteur dans l’Ardèche, à Andance, et rédigeait les « chroniques de l’enseignement » dans la