tine, d’énergies capables de soulever des guéridons !
Elle raconte à ces messieurs comment elle a connu
Racadot « à l’établissement », — c’est le café qu’elle
gérait à Verdun, — dans des séances de spiritisme.
— Même que la seconde fois qu’il est venu, la table, excusez-moi, l’a appelé cochon… J’étais bien ennuyée, parce qu’il aurait pu croire que je l’avais soufflé à la table.
— Je te savais trop bien élevée, — répondit Racadot avec un affreux sourire d’amour.
Renaudin se mit à glousser de joie. Ils redevinrent, pour la dernière fois de leur vie, des petits chenapans d’écoliers qui se cachent de rire et se mouchent.
— Si Bouteiller était là, dit Sturel à Renaudin, il te mettrait encore à la porte !
Au nom de Bouteiller, les figures vieillirent de dix ans : ils se rappelaient qu’ils avaient des appétits.
Suret-Lefort, le jour même de son arrivée à Paris, avait déposé chez son ancien professeur sa carte avec une lettre : « Mon cher maître, je ne veux pas abuser de vos instants, et je me réserve de me présenter à vous, comme vous avez bien voulu y engager vos élèves de Nancy, le jour où j’en aurai quelque raison ; je me suis conformé au conseil que vous avez eu la bienveillance de me donner : vous m’avez dirigé vers le barreau, je viens terminer à Paris mes études de droit… » Naturellement secret, il tut sa démarche, et, pour détourner :
— Avez-vous suivi l’enterrement de Gambetta ? J’ai accompagné la délégation de la Molé.
— La parlotte ? dit avec dédain Sturel. .