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UN HOMME LIBRE

quer, tant il est difficile de tromper la méchanceté des digestions, c’était après le déjeuner, une fumerie (en plein air, quand il n’y a pas de vent), — une promenade jusqu’à deux heures, une partie de volant dans le cloître, comme faisaient, pour se délasser, Jansénius et M. de Saint-Cyran, – du repos dans un fauteuil balancé, puis un nouveau cigare, — une méditation à l’église, suivie d une petite promenade, — à quatre heures, la rentrée en cellule. (On notera que Simon, en dépit, d’une légère tendance à l’apoplexie, faisait la sieste jusqu’à deux heures).

Et cette grande variété de mouvement dans un si bref espace de temps nous portait, sans trop d’ennui, à travers les heures écrasantes du milieu du jour.

À sept heures, dîner en commun ; et fort avant dans la nuit, nous analysions nos sensations de la journée.

C’est dans l’une de ces conférences du soir que j’appelai l’attention de Simon sur la nécessité de nous enfermer, comme dans un corset dans une règle plus étroite encore,