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APPENDICE

aurons remis ces derniers à leur place (l’antichambre, — en style plus noble, l’atrium des catéchumènes), nous reprendrons, chacun selon nos aptitudes, les divertissements où se plurent nos aïeux.

On ne peut pas toujours demeurer sous les armes et il y a d’autres expressions nationales que la propagande politique, bien qu’à cette minute je ne sache pas d’œuvre plus utile et plus belle. Mais, après la victoire, nous ne penserons pas à nous interdire l’art total. « Ironie, pessimisme, symbolisme » (que dénonce M. Doumic), sont-ce là de si grands crimes ? Nous serons ironistes, pessimistes, comme le furent quelques-uns des plus grands génies de notre race, nous verrons s’il n’y a pas moyen de tirer quelque chose de ces velléités de symbolisme que les critiques devraient aider et encourager, plutôt que bafouer, — et ce rôle d’excitateur, de conseiller, serait digne de M. Doumic, — car en vérité, comment pourrions-nous avoir confiance dans la destinée du pays et aider à son développement, si nous perdions le sentiment de notre propre activité et si nous nous découragions de la manifester par ces spéculations littéraires, dont notre conduite présente démontre assez qu’on avait tort de se méfier ?

(Scènes et Doctrines du Nationalisme.)


Sur le même thème, on peut voir le 2 novembre en Lorraine, dans Amori et Dolori sacrum.