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UN HOMME LIBRE

peuvent me rendre un sentiment exquis de l’amour de Dieu. Nulle part je ne pouvais mieux trouver qu’a Paris.

(Il est juste d’ajouter qu’à ces nobles motifs se joignait un désir d’agitation : désir médiocre, mais après tout n’est-ce pas un synonyme intéressant de mes beaux appétits d’idéal. Il faut que je respecte tout ce qui est en moi ; il ne convient pas que rien avorte. Or ma santé s’était fort consolidée, et des parties de moi-même s’éveillant peu à peu, ne se satisfaisaient pas de la vie de Venise.)

Pour me maintenir dans l’Église Triomphante, il faut sans cesse que je mérite, il faut que j’ennoblisse les parties de péché qui subsistent probablement en moi. Je ne les connaîtrai que dans la vie ; j’y retourne.