Après Tiepolo, Venise n’avait plus qu’à dresser son catalogue. Aujourd’hui, elle est toute à se fouiller, à mettre en valeur chacune de ses époques ; ce sont des dispositions mortuaires.
Et moi qui suis Tiepolo, et qui, replié sur moi-même, ne sais plus que répandre la lumière dans ma conscience, combiner les vertus que j’y trouve, et me mécaniser, j’approche de cette dernière période. Quand ce corps où je vis sera disparu, mon Être dans une nouvelle étape ne vaudra que pour classer froidement toutes les émotions que le long des siècles il a créées. Moi, fils par l’esprit des hommes de désirs, je n’engendrerai qu’un froid critique ou un bibliothécaire. Celui-là dressera méthodiquement le catalogue de mon développement, que j’entrevois déjà, mais où je mêle trop de sensibilité. Puis la série sera terminée.