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UN HOMME LIBRE

I
VENISE
sa beauté du dehors

Dès lors je passai mes jours, dans des palais déserts, à lire les annales magnifiques et confuses de la République, — dans les musées et les églises écrasées d’or, à contrôler les catalogues, — sur la rive des Schiavoni, à louer la mer, le soleil et l’air pur qui égayent mes vingt-cinq ans, — et sur les petits ponts imprévus, je m’attristais longuement des canaux immobiles entre des murs écussonnés.

Après trois semaines, quand mes nerfs furent moins sensibles à cette délicate cité, je brusquai mon régime jusqu’alors réglé par Baedeker, et quittant la Piazza, où parmi des étrangers choquants on lit les journaux fran-