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SOUS L’ŒIL DES BARBARES

devient insuffisant. Il vivait dans une excitation nerveuse qu’il nommait, selon tes heures, désir de savoir, désir d’aimer, désir sans nom et qu’il rendit immortelle par des procédés heureux.

Avec sa sécheresse, cette monographie, écrite malgré tout à deux pas de l’Éden où je flânai tant de soirs, est aussi une partie d’un livre de mémoires.

On pourra juger que ma probité de copiste va parfois jusqu’à la candeur. J’avoue que de simples femmes, agréables et gaies, mais soumises à la vision coutumière de l’univers qu’elles relèvent d’une ironie facile, me firent plus d’un soir renier à part moi mes poupées de derrière la tête. Mais quoi ! de la fatigue, une déception, de la musique, et je revenais à mes nuances.