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SOUS L’ŒIL DES BARBARES

l’univers que je retrouvais superposés dans une conscience. C’est ici l’histoire des années d’apprentissage d’un Moi, âme ou esprit.

Un soir de sécheresse, dont j’ai décrit le malaise à la page 277, celui de qui je parle imagina de se plaire parmi ses rêves et ses casuistiques, parmi tous ces systèmes qu’il avait successivement vêtus et rejetés. Il procéda avec méthode, et de frissons en frissons il se retrouva depuis l’éveil de sa pensée, là-bas dans un de ces lits de dortoir, où pressé par les misères présentes, trop soumis à ses premières lectures, il essayait déjà d’individualiser son humeur indocile et hautaine, — jusqu’à cette fièvre de se connaître qui veut ici laisser sa trace.