au milieu des Barbares qui veulent le plier à leur image.
Notre Moi, en effet, n’est pas immuable ; il nous faut le défendre chaque jour et chaque jour le créer. Voilà la double vérité sur quoi sont bâtis ces ouvrages. Le culte du Moi n’est pas de s’accepter tout entier. Cette éthique, où nous avons mis notre ardente et notre unique complaisance, réclame de ses servants un constant effort. C’est une culture qui se fait par élaguements et par accroissements : nous avons d’abord à épurer notre Moi de toutes les parcelles étrangères que la vie continuellement y introduit, et puis à lui ajouter. Quoi donc ? Tout ce qui lui est identique, assimilable parlons net tout ce qui se colle à lui quand il se livre sans réaction aux forces de son instinct.
« Moi, disait Proudhon, se souvenant