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SOUS L’ŒIL DES BARBARES

quelque dérisoire banalité. Ces chefs-d’œuvre tant vantés, comme aussi l’immense délayage des papiers nouveaux, ne laissent, après qu’on les a pressés mot par mot, que de maigres affirmations juxtaposées, cent fois discutées, insipides et sèches. Je n’y trouvai jamais qu’un prétexte à m’échauffer : quelques-uns marquent l’instant où telle image s’éveilla en moi. Anecdotes rétrécies, tableaux fragmentaires d’après lesquels je crois plier mon émotion, moi qui suis le principe et l’universalité des choses.

Quelque filet d’idées que je veuille remonter, fatalement je reviens à moi-même. Je suis la source. Ils tiennent de moi qui les lis, tous ces livres, leur philosophie, leur drame, leur rire, l’exactitude même de leurs nomenclatures. Simples casiers où je classe grossièrement les