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SOUS L’ŒIL DES BARBARES

avec précision le décor de la vie : manger, dormir, avoir chaud et regarder sous des arbres des eaux courantes.

Au soir, nourriture et besogne accomplies, le long des rues poussiéreuses où le jour trop sali devient noir, parmi la foule gesticulante et qui cagne, vers son appartement quelconque il serpenta.

Sur les horribles boulevards, comme il flairait, pour leur échapper, les bruyants et les ressasseurs, il aperçut, pareille a sa marche, la fuite grêle d’un avec qui volontiers, des nuits entières, il avait théorisé. Celui-là tient toute affirmation pour le propre des pédants et n’en use que pour des effets de pittoresque. Il est incapable de convenu et, quand il est soi, ne trouve jamais ridicules les choses sincères.

Il l’abordait d’un premier élan, plein