Page:Barrès - Le culte du moi : sous l’œil des barbares.djvu/198

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
190
SOUS L’ŒIL DES BARBARES

départ avoué des buts trop hauts. Il me fallut y atteindre ou qu’on me bâtonnât. Aujourd’hui, ayant satisfait à ma formule, je salue et j’aime qui je veux, je souris et je m’attriste à mon plaisir ; tout le monde, et même des personnes convenables, raffolent de mes petits mouvements de tête, de mon grand mouchoir et des ironies, où j’excelle. Je dîne tous les soirs en ville avec des dames décolletées, un peu grasses comme je les préfère, qui m’entreprennent sur la divinité, et avec des messieurs qui rient tout le temps par politesse. Voilà quelle belle chose est la notoriété ! Ah, jeune homme soyons optimistes ! »

Le vénérable M. X.… se prit à rire un peu lourdement, puis se leva et sur le talon, malgré sa corpulence, pirouetta : ce fut presque une gambade. Ensuite, excusez--