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PARIS À VINGT ANS

qu’après le baiser de votre amie ou l’enivrement de votre vertu, mais, pour créer cette troisième illusion, les méthodes sont très amusantes.

« Jeune, infiniment sensible et parfois peut-être humilié, vous êtes prêt pour l’ambition. Permettez que je vous trace un itinéraire sûr, que je vous signale les tournants pittoresques, que je vous tende la gourde et le manteau, à cause des désillusions et du soir où, lassé, on bâille dans l’auberge solitaire. — Donc qu’un garçon me verse et l’absinthe et la gomme, puis parlons librement et sans crainte de commettre des solécismes, comme faisaient jadis deux cuistres, discutant de la grammaire en cabinet particulier.

« Et d’abord instituez-vous une spécialité et un but.