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PARIS À VINGT ANS

En ces rêves (chapitre III) l’adolescent parait de noms pompeux ses premières sensibilités. Durant trente jours et davantage, il gonfla son âme jusqu’à l’héroïsme. De sa tour d’ivoire, comme Athéné, du Serapis – son imagination voyait la vie grouillante de fanatiques grossiers. Il s’instituait victime de mille bourreaux, pour la joie de les mépriser. Et cet enfant isolé, vaniteux et meurtri, vécut son rêve d’une telle énergie que sa souffrance égalait son orgueil.