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SOUS L’ŒIL DES BARBARES

si lasse que son rêve fuyait à travers elle pour communier au rêve de tous, se souvint pourtant des souillures de la femme et rentra par des frissons dans la réalité familière. Il ne pouvait chasser de lui cette femme fugitive. Lui-même tenait trop de place en soi pour qu’y pût entrer l’Absolu.

Est-il parmi le troupeau des contradictions qui l’entourent, le mot qui fera sa vie une ?

Les plus absorbantes douceurs qu’il eût connues ne venaient-elles pas de l’amour ? Or, son amour, il l’avait fait lui-même et de sa substance : il aimait de cette façon, parce qu’il était lui, et tous les caractères de sa tendresse venaient de lui, non de l’objet où il la dispensait.

Dès lors pourquoi s’en tenir à cette femme dont il souffrait parce qu’elle était