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se témoigne, n’a pas varié. Les petites intrigues auxquelles je semble participer ne me pénètrent que pour se modifier harmonieusement en moi ; elles sont les conditions négligeables du culte nouveau que je vous rends.

Aux Alyscamps, un de ces soirs, mes années écoulées me semblèrent pareilles aux sarcophages vides qui bordent, sous des platanes, cette mélancolique avenue. Mes années sont des tombeaux où je n’ai rien couché de ce que j’aimais ; je n’ai abandonné aucune des belles images que j’ai créées, et Bérénice, qui me fut l’une des plus chères, est ressuscitée…

Au musée, devant les deux danseuses mutilées qu’on y voit, je m’arrêtai :