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le jardin de bérénice

pleura sur la pauvre race italiote, trop attachée au passé, incapable de supporter sans gémir les temps nouveaux, eût été entraîné vers cette fille qui, pour se préparer à la dure vie des dédaignées, ne savait que s’envelopper de la part originelle de sa race.

Parfois, à la fraîcheur du soir, après ces journées du Midi si grossières de sensualité, sa mère, jeune femme distraite et toute à se désoler de son vieux mari, la préparait pour sortir. Dans l’armoire à glace, fortement parfumée des herbes recueillies sur la garrigue, le soleil couchant envoyait quelques rayons, et sa mère, pour la coiffer, en tirait un petit chapeau de velours rouge,