Page:Barrès - Le culte du moi : le jardin de Bérénice.djvu/66

Cette page a été validée par deux contributeurs.

à l’Éden, elle ne s’étonna pas un instant, car l’ordonnance des tableaux où elle figura autour des déesses d’opérette lui rappelait assez les compositions du roi René. Elle trouva naturel d’y participer, ayant pris, comme tous les enfants, l’habitude de se reconnaître dans quelques-unes des figures de ces vieux panneaux. Elle accepta l’autorité du maître de danse, comme les simples se soumettent aux forces de la nature. C’est un instinct commun à toutes les jeunes civilisations, à toutes les créatures naissantes, et fortifié en Bérénice par les panneaux religieux du roi René, de croire qu’une intelligence supérieure, généralement un homme âgé, ordonne le monde.