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le jardin de bérénice

gnait, dans des revues départementales, de la manie qu’on a de dériver nos mots de vocables latins. Par un raisonnement analogue, il affirmait que le réveil artistique, dit Renaissance, s’était manifesté dans un même frisson, à la même heure, sur toute l’Europe et il démontra avec passion que l’influence italienne n’avait été qu’une greffe néfaste, posée sur notre art français, à l’instant où celui-ci, d’une merveilleuse vigueur, allait épanouir sa pleine originalité. Et comme, à l’appui de sa première manie, il avait publié une liste de mots français, tout indépendants du latin et d’évidente origine celtique, pour édifier sur les qualités autochtones de la première renais-