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le jardin de bérénice

journées de petite danseuse, en appelant ses camarades par leurs noms et avec des mots d’argot qui me rendaient assez gauche. Elle n’était à Paris que depuis quelques mois et avait été élevée dans le Languedoc, à Joigné.

— Ah ! m’écriai-je, comme parlant à moi-même, le beau musée qu’on y trouve !

— Vous l’aimez ? demanda Bérénice en me serrant de sa petite main chaude.

Je lui dis y avoir passé des heures excellentes et leur en donnai des détails.

— Notre père était gardien de ce musée, me dit la grande sœur ; c’est là que Bérénice se plaisait ; elle pleure chaque fois qu’elle y pense.