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le jardin de bérénice

cœur, je garde, après dix ans, à l’enfant Bérénice. Elle eut plus de défaillances qu’aucune personne de son âge, mais elle y mit toujours des gestes tendres, et sur cette petite main, après tant de choses affreuses, je ne puis voir de péché.

Quand nous fûmes assis à la terrasse d’un mauvais café de la rue Saint-Lazare, mon compagnon félicita la sœur aînée de la robe de Bérénice. Elle en parut heureuse, et répondit avec cette résignation qui m’avait d’abord frappé :

— Je fais ce que je puis pour la bien tenir ; notre vie est difficile. Petite-Secousse a des dépenses au-dessus de son âge, des dépenses de grande fille.