Page:Barrès - Le culte du moi : le jardin de Bérénice.djvu/37

Cette page a été validée par deux contributeurs.
29
le jardin de bérénice

— Charles Martin ! m’écriai-je, mais c’est mon adversaire !

Et je lui expliquai qu’étant allé, dès mon arrivée, au comité républicain, j’avais été traité tout à la fois de radical et de réactionnaire par Charles Martin, qui s’était échauffé jusqu’à brandir une chaise au-dessus de ma tête en s’écriant : « Moi, Monsieur, je suis un républicain modéré ! »

— Vous m’étonnez, me répondit-elle, car c’est un garçon bien élevé.

Nous échangeâmes ainsi divers propos, peu significatifs, jusqu’à l’heure de son train, mais quand je la mis en voiture, elle me rappela soudain la petite fille d’autrefois, car dans la nuit, elle m’embrassa en pleurant :