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le jardin de bérénice

— Mon vieil ami !

Mais aussitôt, songeant que ce mot de vieil ami pouvait m’offenser, avec sa délicatesse de jeune fille qui a été élevée par des vieillards, elle ajouta :

— Vous n’avez pas changé.

Elle m’expliqua qu’elle habitait Aigues-Mortes, à trois heures d’Arles où elle venait de temps à autre pour des emplettes.

— Mais vous-même ? me dit-elle.

J’eus une minute d’hésitation. Comment me faire entendre d’elle, qui lit peu les journaux. Je répondis, me mettant à sa portée :

— Je viens, parce que je suis contre les abus.