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le jardin de bérénice

ou plutôt mon imagination si échauffée, que je résolus, étant un peu las, d’attendre le matin en me couchant sur des touffes de fleurs violemment parfumées. Dans mon état de nerfs, ces arbres et toutes ces choses que je connaissais si bien faisaient se dresser devant moi, à tous instants, des apparences fantastiques. La masse des remparts, l’immensité de la plaine, la voluptueuse désolation de ce petit jardin, mon amour de l’âme des simples, ma soumission de raisonneur devant l’instinct, toutes ces émotions que j’avais élaborées dans ce pays et tout ce pittoresque dont il m’avait saisi dès le premier jour, se fondaient maintenant dans une forme har-