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le jardin de bérénice

contempler la reine par qui me fut révélée la vie inconsciente, et sa vue, mieux qu’aucune encyclopédie, m’enseignait les lois de l’univers. Même il m’arriva d’être rappelé à la réalité par une douleur au cœur ; alors je souriais de m’exalter à ce point pour celle qui ne fut en somme qu’un petit animal de femme assez touchante. Rien au monde pourtant ne m’inspira plus vive complaisance.

Une nuit, je ressentis, avec une intensité toute particulière, que la préoccupation dont je venais de vivre pendant huit mois était assouvie et qu’il m’en fallait une nouvelle. Pourquoi ne puis-je comme l’océan pousser la vague qui