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le jardin de bérénice

ses grâces quand je songeais qu’elles passeraient. De tant de gestes par où elle me toucha, un seul m’obsède : c’est quand, la veille de sa mort, ses yeux rencontrant mes yeux, elle pleura sans parler.

Ainsi passais-je des soirées, avant que le Parlement fût convoqué, à m’attendrir sur le triste sort de la jeune Bérénice, qui mourut d’avoir mis sa confiance en l’Adversaire.

Sitôt ma correspondance et autres besognes mises au net, de toutes les parties de mon âme montait une sorte de vapeur qui me voilait le monde extérieur. Sous cette tente métaphysique, je demeurais très avant dans la nuit à