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le jardin de bérénice

jamais mieux goûté la pudeur que dans les bras de Marie-Madeleine ?

» J’entre dans ces détails intimes pour vous prouver combien j’ai toujours été éloigné de cette décision où vous penchez. Ah ! ce n’est pas moi qui pensai jamais à suivre la voie sans horizon et si dure des sectaires. Et pourtant vous en dissuaderai-je ? Suis-je arrivé au bonheur, en ne me refusant à aucun des sentiers qui me le promettaient ? Suis-je parvenu à recréer l’harmonie de l’univers ?

» J’ai voulu ne rien nier, être comme la nature qui accepte tous les contrastes pour en faire une noble et féconde unité. J’avais compté sans ma condition d’homme. Impossible d’avoir plusieurs