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pensée de Bérénice, telle que je la surpris dans des entretiens d’un charme inexprimable, j’ai lieu de croire que ce vice naquit chez mon amie d’une extrême délicatesse : jeune et ardente, désœuvrée et solitaire, elle n’aurait pourtant pas voulu tromper M. de Transe ; elle crut lui garder son amour, jusque dans les cheveux démêlés de sa molle amie.

Du point de vue de la raison froide, peut-être Bérénice a-t-elle raison. L’amour n’a pas grand’chose à voir avec les gestes sensuels. Une femme parfaite se choisirait un amant plein d’ardeur dans l’élite de la cavalerie française et, pour l’aimer d’amour, un prêtre austère, comme notre divin Lacordaire, dont le seul regard la