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le jardin de bérénice

misérable jardin d’une petite fille, ce sont les assises profondes de l’univers, le désir qui nous anime tous !

Ces canards, mystères dédaignés, qui naviguent tout le jour sur les petits étangs et venaient me presser affectueusement à l’heure des repas, et cet âne, mystère douloureux qui me jetait son cri délirant à la face, puis, s’arrêtant net, contemplait le paysage avec les plus beaux yeux des grandes amoureuses, et cet autre mystère mélancolique, Bérénice, qu’ils entourent, expriment une angoisse, une tristesse sans borne vers un état de bonheur dont ils se composent une imagination bien confuse, qu’ils placent parfois dans le passé, faisant de