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le jardin de bérénice

sérieux que n’en mentionnent les enquêtes des spécialistes, les programmes des politiciens et les vœux des réunions publiques.

Viens à Aigues-Mortes, dans son étroit jardin qui ne voit pas la mer. Les murailles closes, cette tour Constance qui n’a plus qu’à garder ses souvenirs, cette plaine féconde seulement en rêves mettent ma Bérénice dans sa vraie lumière, — comme l’oiseau du Paradis n’est vraiment le plus beau des oiseaux que sur les branches suintant de chaleur des mornes forêts du Brésil. Et ses animaux eux-mêmes, de qui son chagrin se plaît à égayer les humbles vies, s’accordent avec elle, avec ces landes, avec ces dures