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le jardin de bérénice

Toutefois, j’aurais pu parler dans les comités, dans les réunions, suffire à toute l’activité d’un politicien, sans rien soupçonner de ces forces spontanées et secrètes. Mes sens furent affinés dans l’atmosphère de Bérénice.

Ah ! mon cher Simon, que ne sommes-nous dans le triste jardin de Rosemonde ! Comme certains soirs d’automne, mieux qu’aucun soir, exaspèrent la senteur des tilleuls, ce décor qui ne laisse subsister que des idées graves met en valeur les vertus de Bérénice, mieux qu’aucun lieu du monde. Parfois, par un simple geste, cette jeune femme me découvre, sur la vie profonde et le sentiment des masses, des aperçus plus