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Tes lèvres pâlies de chagrin dans ton visage incliné, la désolation de ton regard, tandis que tu soutiens entre tes douces mains, — entre ces mains qui participèrent à tant de caresses, — le corps de M. de Transe, toute cette image que j’ai de toi sous mes paupières, me sont, ô ma chère madone, un plus enivrant spectacle que tu ne lui fus jamais quand tu te pâmais dans ses bras. Et ce jeune homme même, qui n’était qu’un oisif élégant, par sa mort devient un admirable appui à notre exaltation ; la beauté et la noblesse sans ombre ne vêtirent jamais un vivant, mais qui les contesterait à celui qui repose ayant pour oreiller ton cœur !