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le jardin de bérénice

par les eaux mélangées du fleuve et de la mer.

Elle ne l’a pas oublié. La diversité de sa flore raconte les luttes de cette terre pour surgir de l’Océan : sur les bosses croissent des pins et des peupliers blancs qui trouvent ici l’eau de pluie nécessaire à leurs racines ; dans les bas-fonds encore imprégnés d’eau salée, des joncs, des sourdes, de ternes salicornes… N’est-ce pas de cette persistance dans le souvenir, de cette continuité dans la vie que naissent l’harmonie et la paix profonde de ces longs paysages  ?

Bérénice, de qui je presse contre moi le bras, est harmonique à ce pays. C’est